Près de 200 personnes unies pour défendre un troupeau menacé
Ce lundi 14 juillet 2025, alors que l’orage menaçait, près de 200 personnes se sont rassemblées sur l’exploitation de Pierre-Jean Duchêne à Cessens, en Savoie, pour s’opposer à l’abattage de son troupeau de vaches laitières. Après des cas de dermatose nodulaire contagieuse signalés, les services sanitaires préconisent l’abattage pour prévenir la propagation de cette maladie, qui est, rappelons-le, inoffensive pour l’homme.
Un soutien inconditionnel des agriculteurs et riverains
La mobilisation a débuté tôt le matin, avec 70 personnes présentes dès 5 heures. Beaucoup d’entre elles se sont organisées à l’avance pour éviter d’être bloquées par les forces de l’ordre, certains ayant même passé la nuit sur place. Michael Jacobi, un entrepreneur dans le secteur forestier, a expliqué que ce soutien était essentiel, car « on ne peut pas laisser passer ce genre de choses, même sans connaître personnellement Pierre-Jean, un éleveur c’est avant tout un membre de notre communauté. »
Isabelle Mathy, éleveuse de vaches laitières dans l’Ain, a parcouru 50 km pour exprimer son soutien : « Quand il n’y aura plus d’éleveurs, qu’il n’y aura plus de tomme, ça va être triste… On ne peut pas accentuer ce mal-être comme ça, » confie-t-elle, faisant état du traumatisme que représente la perte d’un troupeau pour les éleveurs.
Des voix s’élèvent contre un système injuste
De nombreux participants ressentent une profonde injustice face à cette situation. Patrice, enseignant, et Véronique, employée dans l’industrie, ont également pris la route pour se rendre à Cessens, arguant que ces animaux ne sont pas juste des « euros sur pattes ». « On ne peut pas abattre des animaux comme ça, » ont-ils insisté, soulignant l’attachement des éleveurs à leur bétail.
Des solutions alternatives évoquées
Pierre-Jean Duchêne, dont le troupeau compte 121 vaches, n’a pour l’heure pas observé d’autres cas après l’abattage préventif de deux de ses animaux. Il a exprimé sa gratitude envers le soutien reçu, mais s’inquiète du manque de communication avec la préfecture. Le co-président de la Coordination Rurale, Jérémy Béchet-Barbat, a mis en avant le potentiel gâchis de viande pouvant être évitée si des tests adéquats étaient réalisés avant tout abattage.
Des voix s’élèvent pour demander la suspension de l’arrêté d’abattage et des analyses approfondies sur les autres vaches, afin de mieux comprendre cette maladie encore mal connue en France.
Une mobilisation qui devrait se poursuivre
Cette mobilisation, soutenue par des syndicats agricoles, semble susceptible de se prolonger dans les jours à venir. Les agriculteurs appellent à une réflexion plus large sur la gestion de la santé animale, face à des menaces qui pèsent sur leur mode de vie et sur l’économie locale, alors qu’à Marigny-Saint-Marcel, près de cent autres vaches devraient être abattues le même jour.




