Une crise sanitaire animale sans précédent en Savoie
Depuis un mois, la Savoie et la Haute-Savoie sont frappées par une épizootie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui a déjà conduit à la découverte de 47 foyers infectés. Cette maladie virale, qui touche les bovins, a contraint les autorités sanitaires à ordonner l’euthanasie de troupeaux entiers, même si une seule bête a été détectée malade. Le sinistre « convoi mortuaire », comme le qualifient les éleveurs locaux, circule régulièrement dans les villages concernés, notamment à Entrelacs et Cessens, pour abattre les animaux contaminés ou suspects.
Éleveurs en détresse face à un abattage qu’ils jugent inhumain
Sur les terres verdoyantes de la campagne savoyarde, la scène est bouleversante : poids lourds, vétérinaires, équipes de secours animalier et éleveurs anonymes se retrouvent au bord des routes, près des parcs autrefois occupés par des troupeaux désormais disparus. Cette opération a laissé les éleveurs désemparés et profondément affectés. Comme le confie une éleveuse, la perte de leurs bêtes représente la disparition du fruit de plusieurs vies de travail. L’abattage apparaît pour beaucoup comme une décision inhumaine portée par la nécessité sanitaire.
Une gestion difficile d’une crise persistante
Malgré les campagnes de vaccination en cours, la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse continue de s’étendre, menaçant la filière d’élevage bovin de la région. Les mesures sanitaires strictes imposent aux éleveurs de détruire des troupeaux entiers afin d’endiguer la maladie, mais cette stratégie soulève de nombreuses interrogations sur son impact humain et économique. Les éleveurs, tout en respectant les règles, se retrouvent souvent sans soutien face à cette crise qui détruit leur patrimoine professionnel et familial.
Une situation à surveiller de près
Cette crise en Savoie est un exemple puissant des défis que pose la gestion d’une épizootie aux conséquences lourdes pour l’agriculture locale. Elle illustre aussi la fragilité des professionnels de l’élevage confrontés à des protocoles sanitaires drastiques mais nécessaires pour éviter une propagation plus large. La solidarité locale et les aides gouvernementales seront déterminantes pour accompagner ces éleveurs dans cette période douloureuse.
Sources : Libération (articles du 30 juillet 2025)