Un objectif ambitieux pour 2050
Le gouvernement français a fixé un objectif ambitieux en matière de rénovation énergétique : d’ici 2050, tous les logements devront afficher un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé A, B ou C. En Haute-Savoie, la situation est préoccupante, avec 42 % des logements classés E, F ou G, soit environ 160 000 habitations nécessitant une rénovation. Martin Lagane, porte-parole de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), souligne l’importance d’accompagner ces ménages avec des solutions sur-mesure.
Une complexité géographique accrue
La Haute-Savoie présente un terrain unique qui complique la tâche des rénovations. Entre zones urbaines denses et espaces ruraux isolés, la diversité des types de logements pose un réel défi. Comme l’indique Sylvain Casu, diagnostiqueur immobilier, « les logements les plus anciens, souvent énergivores, sont concentrés dans les centres historiques », tandis que les résidences secondaires, particulièrement dans les stations de montagne, souffrent également d’une absence de rénovation.
L’impact des réglementations se durcit
Les réglementations deviennent de plus en plus strictes : à partir de 2025, les logements classés G seront interdits à la location, suivis des logements classés F en 2028 et E en 2034. Sébastien Cartier, président de la Fédération nationale de l’immobilier Savoie Mont-Blanc, avertit que ces nouvelles normes pourraient aggraver la crise du logement en montagne.
MaPrimeRénov’ : un soutien en sourdine
La situation autour de l’aide MaPrimeRénov’ est particulièrement instable. Récemment suspendue pour les rénovations d’ampleur, elle reste cependant ouverte pour les travaux monogestes, tels que l’isolation des toits ou le remplacement de chaudières. Cette aide a enregistré près de 250 000 demandes en 2024, une situation qui reflète l’urgence des travaux à réaliser.
Aides locales : un complément indispensable
Face à cette instabilité nationale, les collectivités locales en Haute-Savoie prennent des initiatives pour aider les propriétaires modestes. Depuis 2013, le Conseil départemental a engagé plus de trois millions d’euros pour soutenir la rénovation de 1 700 logements privés. Cependant, les aides locales restent souvent liées au système national, créant des retards dans les projets de rénovation.
Les échéances cruciales à retenir
Les propriétaires doivent se préparer aux échéances qui approchent. En janvier 2025, les logements avec un DPE classé G ne pourront plus être loués, avec des interdictions progressives à venir pour les classes F et E. Des audits énergétiques deviendront également obligatoires lors de la vente de logements classés D.