La Savoie, tout comme le reste de la Haute-Savoie, est confrontée à une crise majeure concernant l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Le manque criant d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) met en péril l’école inclusive, pourtant promue comme un droit fondamental. En effet, plusieurs familles, comme celles de Léo à Bons-en-Chablais et Diego à Anthy-sur-Léman, dénoncent le nombre insuffisant d’heures de cours qui leur sont accordées pour leurs enfants autistes.
Les chiffres alarmants dévoilés par l’UNAPEI montrent que 13% des enfants en situation de handicap mental en France en général, et en Haute-Savoie en particulier, n’auront aucune heure de scolarisation cette année. La réalité est souvent bien pire dans certains établissements où le manque d’AESH est flagrant.
Dans le cas de Léo, un jeune élève autiste en classe de 6e, la famille se débat avec une école incapable de lui offrir un accompagnement adéquat. Malgré la reconnaissance de ses besoins par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), sa mère doit se battre sans relâche pour obtenir un minimum vital pour son avenir scolaire et personnel. La situation est d’autant plus critique pour Diego, qui ne bénéficiera que de quatre heures et demie de scolarité par semaine dans une école maternelle, faute d’AESH suffisants. Sa mère, Laura, rêve d’une scolarisation dans une unité d’enseignement externalisée (UEE), mais la distance géographique complique encore leur démarche.
Les écoles de la région, notamment celles des Teppes ou à Passy, ont subi des incidents majeurs tels qu’incendies ou dégradations, ce qui accentue l’urgence de répondre aux besoins spécifiques de ces enfants. La mobilisation des AESH, souvent peu reconnues, est également en hausse, avec des rassemblements comme celui de Chambéry visant à dénoncer leur situation.
Ce manque de moyens est d’autant plus préoccupant avec la croissance démographique en Haute-Savoie, qui selon les projections, continue d’augmenter avec près de 500 nouveaux élèves enregistrés pour la rentrée 2024 dans cette région dynamique. Toutefois, cette croissance ne se traduisant pas par une augmentation équitable des ressources humaines, laisse une partie des enfants sur le côté.
L’école savoyarde, emblème du tourisme et de la nature, se trouve ainsi à un tournant crucial pour assurer un avenir inclusif et équitable pour tous ses enfants. La pression monte pour que les autorités locales et nationales prennent enfin la mesure de cette crise et instaurent un vrai changement. La solidarité familiale, les revendications des associations et la mobilisation des éducateurs soulignent l’urgence d’agir rapidement pour que chaque enfant, quel que soit son handicap, ait accès à une éducation digne et adaptée.
