Les loups poursuivent leur progression sur le territoire français, et les chiffres publiés par les autorités confirment une tendance qui inquiète autant les éleveurs que les défenseurs de la biodiversité. Selon les dernières statistiques officielles relayées par Le Figaro, le nombre d’animaux d’élevage victimes du loup a bondi de 25 % en un an, et 59 départements sont désormais concernés.
Contexte national: progression et statut du loup
Considérés comme éradiqués en France depuis 1937, les Canis lupus ont fait leur retour progressif à partir de 1992 après leur arrivée d’Italie et leur protection juridique actuelle. En décembre 2024, l’Office français de la biodiversité (OFB) estimait leur population à 1 013 individus, soit une hausse de 91 % par rapport à 2019. Cette augmentation est au cœur des tensions entre défenseurs de l’environnement et éleveurs, à la veille d’un débat sur la régulation et le statut du prédateur en Europe et en France.
De la Savoie à la Manche: une diffusion visible
La progression du loup se lit comme un fil reliant des territoires aussi divers que la Savoie et la Manche. Des observations ont été signalées en Normandie, en Île-de-France, en Charente-Maritime, dans le Limousin et en Mayenne, où le loup a notamment causé des pertes d’élevage sur le début de l’année. Dans la Manche, 22 bêtes ont déjà été décimées. Cette expansion témoigne d’un phénomène qui ne se limite pas à une seule région et qui transforme l’élevage en quête de dispositifs de protection et d’indemnisation.
En Limousin, la présence du loup a été renforcée par l’installation de deux mammifères défendus par des associations, suscitant des tensions locales entre défenseurs de la biodiversité et agriculteurs. Par ailleurs, la Haute-Marne a connu la naissance de plusieurs louveteaux, confirmée par la préfecture le 29 juillet dernier, signe que le processus de reproduction se poursuit dans certaines zones de montagne.
Conséquences sur les élevages et territoires touchés
Selon le DÉCRYPTAGE des actualités, les attaques de loups touchent un nombre croissant d’élevages. Le bond de 25 % sur un an dans les animaux d’élevage victimes illustre l’ampleur du problème et la pression croissante sur les troupeaux, tout en alimentant le débat sur les mesures de protection et l’indemnisation des éleveurs.
Réponses des acteurs: protection, comptage et régulation
Pour faire face à ces attaques, les éleveurs s’appuient sur des chiens de protection appelés patous, de plus en plus utilisés suite à la montée des menaces. L’Etat et les autorités s’interrogent aussi sur le mode de comptage des loups: le gouvernement a décidé de publier un chiffre annuel basé sur les analyses génétiques, afin de répondre aux polémiques autour des méthodes de calcul. Le statut de protection du loup demeure source de discussions: la Convention de Berne a déclassé l’espèce de « strictly protected » à « protected », suscitant des réactions contrastées entre éleveurs et défenseurs de l’environnement, et relançant le débat sur une éventuelle régulation.
Perspectives et enjeux pour l’avenir
À mesure que les attaques se multiplient et que la population lupine se stabilise sur le territoire français, le pays est confronté à un dilemme complexe: concilier la protection d’une espèce marquée par son rôle écologique et les besoins des agriculteurs qui voient leurs troupeaux exposés et leurs revenus menacés. Le questionnement sur la régulation du loup et sur les mécanismes d’indemnisation demeure au cœur des discussions publiques et des relations entre associations écologistes, autorités et acteurs de l’élevage.
Sources utilisées : Le Figaro et l’Office français de la biodiversité (OFB).